Déjà 602 contributions dans le Cahier National de Doléances et de Propositions !
Gw. (Gard)
17 février 2024
Apiculteurs dans le Gard avec mon époux, depuis 2012.
Jeunes agriculteurs non issus du milieu agricole, c’est le parcours du combattant pour s’installer et paraitre crédibles au sein des administrations. Ce sont de mauvais souvenirs pour mon mari…mais nous avons réussi tant bien que mal!
Il est extrêmement difficile de trouver un lieu pour travailler.
Soit nous n’avons pas le droit de travailler là où nous vivons à cause du PLU, soit les maisons agricoles (mas) sont achetées hors de prix par des personnes non agricoles aux forts revenus, soit lorsque nous trouvons enfin un hangar avec une terre agricole, il est impossible de l’agrandir, d’accueillir du public, d’y faire un labo de transformation ou encore un logement car il y a risque d’inondation (alors qu’une digue a été construite, ou risque de feu car il y a quelques maigres forêts autour et une route départementale…).
Bref nous sommes chassés de toute part, comme si nous agriculteurs étions pestiférés, et devons nous faire tout petits!
On devrait laisser dans chaque villes (même grosses) et villages la possibilité aux agriculteurs de s’installer concrètement et sans bâtons dans les roues.
Autour de chez nous, énormément d’agriculteurs jettent leurs fruits et légumes car ceux ci sont refusés par la grande distribution ou les entreprises de transformation. Est-ce normal de faire venir de l’étranger des aliments que l’on jette en France??? (pommes, melons, tomates, courgettes, salades…)?
Nous devrions valoriser nos produits et ne pas avoir à les jeter.
Nous ne devrions pas arriver dans une situation ou il est plus rentable de jeter que de vendre.
Est-ce normal que nos riziculteurs réduisent les surfaces car il n’y a pas assez d’aides PAC? Alors que le riz empêche la salinité de remonter dans ces terres camarguaises?
Nous ne sommes plus à produire ce qui pousse dans un terroir et le valoriser, mais à planter en fonction des aides qu’on nous donne quitte à faire disparaître nos traditions.
La qualité française, oui, mais ça ne sera pas le cas si on accepte que les agriculteurs traitent encore plus, arrachent toutes les haies qui accueillent la biodiversité utile pour nos cultures, fassent des mégas bassines pour faire pousser du maïs dans des lieux où il y avait auparavant des pâturages, abandonnés car plus assez rentables…plus rentables alors qu’on fait venir par cargos des agneaux de Nouvelle Zélande?
L’agriculteur ne devrait pas en venir à détruire des biotopes pour espérer survivre.
Pourquoi planter des OGM nouvelle génération alors que des variétés anciennes et rustiques peuvent nous amener vers la résilience?
Soyons raisonnables, l’alimentation est notre médicament, bourrés de pesticides nos enfants naissent avec des malformations, des retards, autisme, hyperactivité…arrêtons de nous empoisonner.
Rendons accessible les terres agricoles pour des petites exploitations, plus nombreuses et plus saines, pour le bien de tous.
Permettons à ces petites exploitations de se développer, de construire avec raison un espace de travail et de vie.
Nous avons forcé nos agriculteurs à devenir toujours plus gros, investir toujours plus, cela devient ingérable et malsain.
Soit ils réussissent, soit ils se suicident…
Pour ceux qui réussissent, lorsqu’arrive la retraite, l’entreprise est tellement gigantesque qu’aucun jeune agriculteur ne peut la racheter. Alors c’est vendu à d’autres énormes entreprises qui laissent de moins en moins de place et de possibilité à des nouveaux agriculteurs de s’installer.
Est ce normal que nos terres agricoles soient vendues à des investisseurs chinois, au détriment de nos exploitants français?
Le prix des terres flambent, tout devient inaccessible!
Pour finir avec le miel, soit disant que nous ne produisons pas assez pour les besoins de notre nation. Savez-vous que des tonnes de miels français 2022 et 2023 sont encore stockés en chambre froide? Les coopératives nous conseillent d’arrêter d’investir cette année, de courber le dos en attendant que ça passe (si ça passe nous a t’on dit). Elles se demandent même s’il ne faudrait pas faire des crédits pour payer les coopérateurs…on marche sur la tête!
Conclusion: faisons de la qualité, une vraie qualité, que la France devienne réellement la référence agricole, avec des alternatives aux pesticides. Arrêtons de faire venir tous ces poisons d’ailleurs à moindre coût.
N’acceptons pas le nivellement par le bas avec l’autorisation de produits qui nous rendent malades et dépendants.
Permettons aux jeunes agriculteurs de s’installer, donnons leur les moyens de le faire. Soyons fiers de nos traditions, de nos terroirs, de nos agriculteurs, arrêtons de tout massacrer pour l’hyper productivisme.
Moins mais mieux produit et mieux vendu!
N’oublions pas notre cher Jean De La Fontaine avec la Cigale et la Fourmis, redevenons des travailleurs et permettons nous d’être fières de l’être.